Lauréat du Concours national de jazz à la Défense en 2006, pianiste, flûtiste et compositeur, Cyril Benhamou a plus d’une corde à son instrument, puisqu’il a un parcours éclectique dans la musique. Issu du Conservatoire de Marseille, enfant du jazz, et brillant pianiste, Cyril se fait très vite remarquer sur la scène musicale marseillaise, et multiplie les collaborations ainsi que les expériences. La dernière en date est celle du projet, Trio Punjab (qui lui tenait à cœur). Cyril Benhamou et ses deux acolytes, à savoir Jules Bernable et François Rossi, seront demain en concert à Alger, à 19h, à la salle Ibn Zeydoun (Oref), pour le plaisir des oreilles des mélomanes algériens et férus de jazz. Un concert haut en sonorités, à ne pas manquer.
Liberté : Trio Punjab est un groupe de jazz qui puise ses influences dans les sons électro, rock et même orientaux…
Cyril Benhamou : Il y a un peu de tout ça. En fait, je suis originaire du Maroc et j’ai une culture assez méditerranéenne. Donc, ce sont plusieurs sons métissés que j’ai en moi, et qui m’influencent. Je dirai aussi que les sons Punjab, sont plus électriques qu’électronique. Le bassiste, Jules Bernable, et le batteur, François Rossi, et moi, nous nous revendiquons de la nouvelle scène française et on essaie de faire un travail mélodique basé sur une forme, une construction et une géométrie. Ce qui est également très important pour moi, c’est le groove et le large champ de liberté qu’offre le jazz. Pour ma part, ce que j’apprécie le plus dans la musique c’est la surprise et la musique à tiroirs. D’un autre côté, le Trio Punjab s’est rencontré sur un terrain jazz et ce qu’on fait avant tout, c’est du jazz, mais nous avons détourné le trioclassique privilégiant ainsi un registre plus électrique, entre autres avec l’utilisation de la basse électronique, ou encore la flûte traversière.
D’où vient le nom Punjab ?
Ce n’est pas tellement en rapport avec les origines. J’ai choisi ce nom pour la beauté et la sonorité du mot.
Vous avez un look assez particulier et peu commun aux jazzmen ; un peu punk. Est-ce une envie de cultiver la différence ?
C’est exactement ça, on cultive la différence. En même temps, on pioche dans les influences et surtout, on avait envie de brouiller les pistes. En fait, on fait du jazz mais on puise aussi d’autres sonorités dans d’autres influences. Pour le look, on voulait changer également sur le visuel : le jazz se voit et s’écoute. Et puis notre look peut parfois choquer ou intriguer… ça interpelle et c’est très bien, et puis ça fait partie de notre univers.
Qu’en est-il de votre parcours personnel dans la musique ?
En fait, je suis musicien avant tout musicien autodidacte, puis j’ai rejoint le Conservatoire de Marseille où j’ai fait une formation de pianiste. Mais il y avait de la musique en moi, et j’avais surtout des projets personnels qui me tenaient à cœur (dont le projet Punjab), alors j’ai commencé à composer. J’ai également collaboré avec des artistes d’univers différents, notamment Doctor L, MC Tablloyd ou encore David Walters, et de ces expériences, j’ai appris que la musique était un fait, à 99% humain.
C’est votre premier concert en Algérie. Appréhendez-vous un peu le public algérien et que lui réservez-vous pour demain ?
Je n’ai pas d’appréhension particulière. J’ai vraiment hâte de partager un moment avec le public algérien, et je viens à Alger pour faire la fête. Nous avons préparé au public algérois des inédits, des plages planantes et des sons groove.
S. K.
* Trio Punjab sera en concert demain, à partir de 19h, à la salle Ibn Zeydoun. Le prix du billet est de 200DA.